Réponse à Nicole F.aux bons soins de Patrice Tardieu, poème de Maud Tardieu: mon corps.

Mon corps présent. Mon corps, tu m’as donné tant de joie, de peine, mais jamais d’oubli. Je m’émerveille de cette machine, pleurante, criante d’enthousiasme. J’ai pour toi une profonde reconnaissance. Ici ou là, tu m’appartiens, tu réagis, tu m’apportes l’idéal d’un instant, la larme, la réflexion, mais jamais l’oubli. Tu peux être souple, rebelle, tu peux t’appesantir, errer, supplier, rire aux éclats, te pencher vers les autres, tomber dans le sommeil et m’apporter la plus grande joie, le prolongement de moi-même. La douceur du regard, le calme de l’autre; mais jamais tu ne m’apportes l’oubli. Tu n’effaces pas, je vis avec cet intérieur si fort, si vivant. Merci à toi de m’avoir tant et tant donné, et de ne pas le reprendre. Maud.